Albertine, Du tac au tac

Albertine, Du tac au tac

« Sans savoir pourquoi vous créez, vous le faites pour voir ce que ça va donner. »

Qu’est-ce qui vous pose le plus de difficultés quand vous faites un livre ?

Attendre les textes de Germano. Je n’ai aucune patience. Germano est mon amoureux et l’auteur de nos livres, mais je me sens aussi auteure avec lui car nous inventons les histoires ensemble. Quand on a une idée, il faut tout de suite qu’on aille jouer avec cette idée !

Quel est le livre dont vous êtes le plus fière ? 

Mon tout petit, parce que c’était le plus compliqué à faire et ça a l’air d’être le plus simple. C’est un dessin au crayon simple, léger, qui a l’air vraiment de sortir d’un croquis. Le croquis c’est très spontané car le trait part et va à l’essentiel. Quand il faut le reproduire, il perd tout son naturel. J’ai essayé toutes sortes de techniques, gouache, feutre mais c’était lourd, pesant, pas aérien. J’ai mis une année pour trouver. Et puis un jour, j’ai eu l’idée du crayon à papier et d’une table lumineuse pour pouvoir reprendre le dessin et faire en sorte qu’il soit comme un petit film d’animation. Une fois que j’ai trouvé l’astuce, le livre a été fait en trois jours. Je l’aime beaucoup : tout est juste, l’emplacement du texte, le papier et la couverture.

Comment qualifieriez-vous votre illustration ?

Peut-être que mon dessin est joyeux ? Mais pas que. Je crois qu’il y a quelque chose de plus profond, plus nostalgique ou plus grave derrière. Il est en mouvement. Mon dessin peut être très bruyant comme silencieux. 

À quoi sert une éditrice ou un éditeur ?

C’est hyper important. Tout d’abord c’est un dialogue, une confiance mutuelle et pour nous une fidélité, car on travaille avec Francine Bouchet depuis longtemps. On la voit et elle nous voit grandir. C’est aussi ce moment précieux et beau où après un très long travail, seule en atelier, vous arrivez au bureau et vous montrez votre projet à toute l’équipe. Il y a une attente et pour nous une réjouissance à montrer. Et puis après, c’est cette confiance à travailler ensemble le livre dans son entier, jusqu’au bout, sa couverture, le travail de la graphiste, discuter du papier. On dialogue pour rendre ce livre vivant.

Qu’est-ce qui vous enthousiasme le plus aujourd’hui ?

Rester libre dans tout ce qu’on raconte. Aller chercher un nouveau style de dessin, une nouvelle narration. Ce qui m’enthousiasme, c’est le mystère de la création, cette énergie qui vous fait aller au-delà de vous. Sans savoir pourquoi vous créez, vous le faites pour voir ce que ça va donner. Vous êtes à la fois maître à bord et destiné à tous les vents.

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Écoutez l’interview Du tac au tac dans son intégralité sur le podcast Cultivons les enfants de Véronique Soulé :

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