Un livre sur le thème de la pandémie ? Encore ? Et pour les jeunes ? Vous plaisantez ?
Sauf qu’ici le narrateur est le virus lui-même, ce qui change tout : la ligne du récit, son style, les références qui le soutiennent et les enjeux qu’il dégage. Pour Christophe Gallaz, la recontextualisation de l’épisode pandémique est de la première importance : il a tant affolé nos communautés humaines qu’elles n’en ont pas encore tiré le moindre enseignement décisif.
Or le virus, dont les premiers ancêtres sont apparus sur Terre il y 3,5 milliards d’années, voit large et pense loin. Ainsi raconte-t-il au fil de ces pages pour quelles raisons, liées aux dérives de notre espèce à l’assaut mortel du Vivant planétaire, il nous a frappés vite et fort.
Il médite en passant sur Victor Hugo, Marcel Proust ou Bruno Latour. Il accable dans la foulée Trump ou Bolsonaro, et prend la mesure des hypocrisies helvétiques. Il rencontre aussi, pour parfaire ses connaissances, des scientifiques ou des historiens à l’oeuvre à l’UNIL de Lausanne.
Ainsi progresse son enquête qui lui vaudra de croiser, sur un chemin forestier de montagne, la très jeune Alicia. Une petite demoiselle tout à fait réelle, née quelques semaines après le début de la pandémie, dont la façon d’être au monde lui paraîtra tout aussitôt d’une justesse parfaite. Il en fera son amie. Ce sera le tournant du récit. À suivre, bien entendu…
