Fatima se souvient. De son enfance à Alger, de la gentillesse de son père, de l’humour de sa mère, de ses chamailleries avec son petit frère. Sur fond des événements politiques qui ont secoué l’Algérie au début des années 1960 en vue de son indépendance, se dessine une enfance à priori comme les autres. Jusqu’à ce 11 novembre 1960 où baba, le père de Fatima, disparaît subitement. Cette disparition marque la fin du temps de l’innocence pour la petite fille. Dans une manifestation pour l’indépendance de l’Algérie, Fatima lâche malencontreusement la main de sa mère, la perdant de vue. Alors qu’elle tente de la retrouver parmi la foule, elle se fait tirer dessus. Elle est soignée à l’hôpital avant d’être envoyée, en compagnie de d’autres enfants algériens, à destination de la France.
À Paris, un couple adopte Fatima. Bienveillante en apparence, sa mère adoptive se révèle rapidement incarner les idées et croyances racistes de l’époque. Fatima devient « Fabienne » et essuie remarques désobligeantes et violences. Mais elle est persuadée que sa famille est encore vivante et fugue dans l’espoir de rejoindre Alger. Sur sa route, elle rencontre Solange, une parisienne malmenée par la vie, qui la met en contact avec Salim, un activiste pour l’Indépendance de l’Algérie. Grâce à eux, elle parvient à regagner sa ville natale…
De son écriture rythmée et percutante, Christophe Léon aborde un sujet brûlant d’actualité : la séparation forcée des familles par un gouvernement. Un roman sous tension qui se lit d’une traite.